La Planète, cette salope !

(Inspiré d'un monologue de Georges Carlin.)

Quand nous serons tous morts, et enterrés, et oubliés
Cette espèce de salope va encore tourner
Pendant des zillénaires
Indifférente comme une mère cruelle
De tous ses enfants disparus dans d'affreuses souffrances
Et qui s'émouvaient de son bien-être.

La marâtre savait qu'elle allait tout bouffer,
Tout digérer, tout assimiler :
Le plastique, le dioxyde de carbone, l'uranium ;
L'air, la terre, notre chair et nos os !

S'est-elle déjà bougée l'horizon pour nous?
D'accord, le ciel bleu a transporté les cœurs naïfs
Et les oiseaux vers un improbable et menteur infini
Oui, les montagnes ont subjugué les explorateurs du néant
Pour les ensevelir sous de traîtresses avalanches.
Combien d'hommes gisant dans les abîmes
Charmés par des eaux aussi profondes que meurtrières?

Terre ronde ou terre plate,
On ne sait plus.
Continue ta course improbable et inutile
Dans le vide froid et insondable de l'univers.
Tu finiras mal,
Dans un trou,
Noir, comme tes yeux
Vide, comme ton âme.


(Le mot zillénaire n'existe pas... ou 'existait pas encore.)







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