Journal d'un poisson 13

C'est avec une grande tristesse que nous apprenons la mort de Thierry Séchan, mort à 69 ans dans son domicile parisien, de mort naturelle.

https://www.rtl.be/info/magazine/culture/mort-de-l-ecrivain-thierry-sechan-frere-du-chanteur-renaud-1090335.aspx

Son frère boit comme un trou, mais c'est son jumeau de frère qui meurt sec à l'âge où on a tendance à mourir... À partir de soixante ans, c'est le décompte pour les z' hommes !

Mon père est décédé à 64 ans, dans son sommeil.

Pour revenir à Thierry Séchan, il avait écrit en quatre volumes des portraits acides de chanteurs connus, Nos amis les chanteurs, qui lui ont valu quelques procès, je crois.

De Jean-Jacques Goldman, il notait la mièvrerie et l'absence d'engagement. La couleur du chanteur était le gris quoique son compte en banque n'a jamais été dans le rouge ! Pris entre un frère révolutionnaire et un méga-succès, le chanteur avançait en arrière : trop riche, trop de succès, trop photogénique (jeune). Il a trouvé sa voie... de rangement à Londres, un peu oublié.

À propos de Daniel Lavoie, il remarquait que le chanteur ne savait pas à quel pays il appartenait : Québécois d'adoption? Manitobain? Canardien? Français? Il est resté nostalgique des plaines du Manitoba, où la tribu francophone qui y survit traitait de haut les Québécois, par une sorte de complexe de supériorité infériorisé? renversé?

On retrouve le même phénomène chez tous les Franco-Machins du Canarda : les Franco-Ontariens (fiers d'êtres riches), les Franco-Outaouais (fiers de "parler bilingue"), plus sympathiques aux Amérindiens qu'à leur peuple (voir Richard Desjardins) ; et que penser des Acadiens, trop traumatisés par la déportation, le Grand Dérangement, pour être solidaires du Grand Remplacement des Québécois.

Pour jouer les Theirry Séchan, les méchants, la chanteuse acadienne, Natasha Saint-Pierre a une belle carrière en France où elle a chopé l'accent français. Je n'ai jamais compris son succès, je pense qu'elle est encore plus insipide comme chanteuse que Vanessa Paradis qui a au moins de très belles fesses.

En vain, nous avons attendu quelques gestes de solidarité avec le Québec dans sa lutte pour l'indépendance, mais les Franco-Machins flattés par les politiciens fédérastes se sont faits acheter ou vendre, en particulier par Pierre Ellitot le Troud'eau qui leur a promis du bilinguisme mur à mur dans son beau rêve pan-canardien.

Mais peu importe, le Québec vit toujours. Tout a été dit mais pas par moi, disait Gilles Vigneault. Le Québec, c'est aussi la diversité. Il doit continuer à faire entendre sa voix singulière dans la symphonie des nations, pour écrire cliché.

Parfois, notre "québécétitude" nous ramène quelques vestiges. A-t-on noté comment bien écrivait le Petit Roi, Jean-Pierre Ferland :


Dans mon âme et dedans ma tête,
Il y avait autrefois
Un petit roi
Qui régnait comme en son royaume
Sur tous mes sujets
Beaux et laids
Puis il vint un vent de débauche
Qui faucha le roi
Sous mon toit
Et la fête fut dans ma tête
Comme un champ de blé
Un ciel de mai
:
Et je ne vois plus la vie de la même manière
Et je ne vois plus le temps me presser comme avant
Hé, boule de gomme! S'rais-tu dev'nu un homme? x2
Comme un loup qui viendrait au monde
Une deuxième fois
Dans la peau d'un chat,
Je me sens comme une fontaine
Après un long hiver
Et j'en ai l'air
J'ai laissé ma fenêtre ouverte
À sa pleine grandeur
Et je n'ai pas eu peur
Dans mon âme et dedans ma tête,
Il y avait autrefois
Un autre que moi
Tu diras aux copains du coin
Que je n'reviendrai plus,
Mais n'en dis pas plus
Ne dis rien à Marie-Hélène,
Donne-lui mon chat:
Elle me comprendra
J'ai laissé mon jeu d'aquarelles
Sous le banc de bois
C'est pour toi
Dans mon âme et dedans ma tête,
Il y avait autrefois
Comme un petit roi
Hé, boule de gomme! S'rais-tu dev'nu un homme? 


Au début de sa carrière, Jean-Pierre Ferland a tenté de percer en France. Il a même été programmé en première partie du plus grand des Belges, Jacques Brel, et cela s'est mal terminé. Le Québécois était allé le féliciter après son tour de chant, et l'interprète de Ne me quitte pas, qui n'appréciait pas qu'on vienne le troubler en sortie de scène, lui a dit "Tire-toi, p'tit con !" Les Belges allient la mollesse des gauchistes (Mollenbeck la chienlit) avec une certaine sévérité du caractère dans la vie quotidienne.

Je pensais à Corynne Charby (le contraire est improbable !). Chanteuse des années 80. Beau brin de fille. Elle a épousé des PDG et a arrêté sa carrière pour élever ses enfants dans le confort bourgeois, aux États-Unis. Et pourquoi pas. https://www.closermag.fr/people/que-sont-ils-devenus-corynne-charby-616710

Toutes les Françaises dans les années 80 se mettaient à poil, sur les plages, dans les clips, au cinéma, aujourd'hui elles mettent des voiles (pas encore, ça s'en vient...).

Même Juliette Binoche, aujourd'hui presque intello, a tourné sa scène. Couchée nue de dos, Lambert Wilson lui passait une main entre les jambes.

Les films de cette époque étaient souvent psycho-chiants : ceux de Jacques Doillon, hystériques, ou de Maurice Piallat (un peu plus vrai et songé), Léos Carax le nébuleux, Jean-Jacques Beinex (son film avec Depardieu) qui est complètement disparu des radars.





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