Le temps d'une paix des Pays d'en-haut, d'Héritage de Séraphin d'Aurore l'enfant martyr, épisode inédit
- Eh bin, le pàire ! Le ciel est neiju c'ta née !
- Beau dommage, mon fils, la terre va être neillée. Tu vas avoir de la misère à germer.
- J'enfilerai mes bottes et avec la vache Hectorine, je vais donner fort des reins pour avoir une récolte.
- Jésus de Jésus, t'as pas pratiqué avec la jument au moins ! Il paraît qu'elle est grosse.
Éclats de rire d'Ovila.
- Qu'é cé que vous dites le pàire !
Hector rougit.
Il pense par association d'idées à sa Victorine qui lui fait des yeux doux chaque dimanche à l'église.
Elle lui avait dit le dimanche précédent :
- Hector, quoi de neuf à la terre?
- Rien de neuf, la mère a toujours ses problèmes de genoux. Le pàire ça va, il va enterrer tout le monde, le vieux !
- (Elle rit) Il est taquin, il veut toujours me donner des bonbons quand je le vouai.
- Parlant de bonbons, tu as bien mis les fleurs que j'avais cueillies dans un pot.
- Oui, mère te remercie. Elle les a mises dans son vieux pot de chambre. C'était joli à la fenêtre.
- Au fait, tu iras au bal samedi prochain?
- (Se faisant coquette, minaudant.) Peut-être, je ne sais pas, tu me feras savoir par Séraphin.
Séraphin était un petit jeune qui jouait au messager pour le notaire Potiron et faisait les employés à tout faire, courant ici et là avec son robuste cheval de Normandie, visitant tous les rangs pendant la semaine.
- J'ai pour mon crère que le printemps va être doux c'ta née.
C'était le curé, le père Victor, qui se mêlait à la conversation.
- Vous le dites, monsieur le curé, z'avez déjà connu des bourrasques de neige comme cet hiver?
- Ben, je te dis ma fille quand j'étais pensionnaire d'in pays du haut qu'on restait souvent pognés dans nos logis. On en profitait pour dire des rosaires. C'est jamais de trop.
- Comme vous le dites, monsieur le curé, acquiesça Victorine qui était très pieuse, mais pas bégueule.
- Beau dommage, mon fils, la terre va être neillée. Tu vas avoir de la misère à germer.
- J'enfilerai mes bottes et avec la vache Hectorine, je vais donner fort des reins pour avoir une récolte.
- Jésus de Jésus, t'as pas pratiqué avec la jument au moins ! Il paraît qu'elle est grosse.
Éclats de rire d'Ovila.
- Qu'é cé que vous dites le pàire !
Hector rougit.
Il pense par association d'idées à sa Victorine qui lui fait des yeux doux chaque dimanche à l'église.
Elle lui avait dit le dimanche précédent :
- Hector, quoi de neuf à la terre?
- Rien de neuf, la mère a toujours ses problèmes de genoux. Le pàire ça va, il va enterrer tout le monde, le vieux !
- (Elle rit) Il est taquin, il veut toujours me donner des bonbons quand je le vouai.
- Parlant de bonbons, tu as bien mis les fleurs que j'avais cueillies dans un pot.
- Oui, mère te remercie. Elle les a mises dans son vieux pot de chambre. C'était joli à la fenêtre.
- Au fait, tu iras au bal samedi prochain?
- (Se faisant coquette, minaudant.) Peut-être, je ne sais pas, tu me feras savoir par Séraphin.
Séraphin était un petit jeune qui jouait au messager pour le notaire Potiron et faisait les employés à tout faire, courant ici et là avec son robuste cheval de Normandie, visitant tous les rangs pendant la semaine.
- J'ai pour mon crère que le printemps va être doux c'ta née.
C'était le curé, le père Victor, qui se mêlait à la conversation.
- Vous le dites, monsieur le curé, z'avez déjà connu des bourrasques de neige comme cet hiver?
- Ben, je te dis ma fille quand j'étais pensionnaire d'in pays du haut qu'on restait souvent pognés dans nos logis. On en profitait pour dire des rosaires. C'est jamais de trop.
- Comme vous le dites, monsieur le curé, acquiesça Victorine qui était très pieuse, mais pas bégueule.
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