Sermon Épitaphe / Bossuet Crash (Fiction)
Prologue
Toutes ressemblances avec des personnes connues sont plus ou moins volontaires. Le personnage du garçon est un peu lourd. On reconnaîtra (les plus futés d'entre vous) la référence à Steinbeck, Des Souris et des Hommes. Il illustre les aléas malheureux de la vie. Le Christ n'a-t-il pas dit : "Heureux les simples d'esprit..."
Sermon mortuaire
J'arrive au bout de ce pénible et mystérieux pensum que l'on appelle la vie, dans laquelle on ne choisit pas d'entrer, qu'on choisit parfois de quitter, mais que, le plus souvent, on endure jusqu'aux souffrances ultimes.
Vraisemblablement, dans quelques heures je râlerai mon dernier soupir, les yeux exorbités par la douleur, tandis qu'une dernière larme traversera ma joue boursouflée par la morphine.
Tous les amis et toute la famille, c'est-à-dire trois personnes, sont assemblés autour de mon futur cadavre. Un de mes amis n'a pas pu venir ayant été retenu par une finale de bowling.
Les ennemis, il va sans dire, ne sont pas présents, puisqu'ils m'ont déjà enterré plusieurs fois et par leurs sarcasmes agoni ; d'ailleurs, la plupart d'entre eux ont déjà oublié qui je suis, ils ont rayé de leur mémoire depuis longtemps la trace de ma brève existence.
Seul mon pourvoyeur d'héroïne et de cocaïne me garde dans le coin droit de son cerveau ranci et il a juré de faire la peau de ma charmante épouse si elle ne payait pas ce que je lui devais encore.
Pour être plus précis, mon ex-charmante épouse, celle que j'ai préféré divorcer quand elle a sorti un couteau pour me couper les couilles et le zigouigoui !
Ensemble, nous avons conçu un petit garçon trisomique, atteint aussi de la maladie de chrome, sourd et muet, mais qui a tellement bon coeur ! Je le vois ici du coin de mon oeil rougi et plein de pus, caressant un bout de tissu. Il ne sait pas trop ce qui se passe, mais il est là, présent, toujours souriant. On lui changera la couche tout à l'heure.
Outre sa mère, il sera sous la garde de son parrain, mon ami Mike Ward.
Chanceux, il héritera de mon Buick 1962, d'une table bancale et d'une chaise en rotin trouée. Il prendra soin de Chaton, maintenant que je lui ai enseigné la différence entre caresser et étrangler.
Et qu'ai-je appris de la vie? Qu'est-ce que je laisse au monde?
Eh bien, je crois qu'il ne faut pas perdre de temps... En même temps, il y a un temps pour chaque chose. Il faut prendre le temps de faire les choses, le temps de vivre. Et quand le beau temps revient, c'est agréable de sortir à l'extérieur et de prendre du bon temps.
Bon, maintenant, c'est le temps de partir. Tant pis ou tant mieux : Adieuuuuuuuuuuu !
Toutes ressemblances avec des personnes connues sont plus ou moins volontaires. Le personnage du garçon est un peu lourd. On reconnaîtra (les plus futés d'entre vous) la référence à Steinbeck, Des Souris et des Hommes. Il illustre les aléas malheureux de la vie. Le Christ n'a-t-il pas dit : "Heureux les simples d'esprit..."
Sermon mortuaire
J'arrive au bout de ce pénible et mystérieux pensum que l'on appelle la vie, dans laquelle on ne choisit pas d'entrer, qu'on choisit parfois de quitter, mais que, le plus souvent, on endure jusqu'aux souffrances ultimes.
Vraisemblablement, dans quelques heures je râlerai mon dernier soupir, les yeux exorbités par la douleur, tandis qu'une dernière larme traversera ma joue boursouflée par la morphine.
Tous les amis et toute la famille, c'est-à-dire trois personnes, sont assemblés autour de mon futur cadavre. Un de mes amis n'a pas pu venir ayant été retenu par une finale de bowling.
Les ennemis, il va sans dire, ne sont pas présents, puisqu'ils m'ont déjà enterré plusieurs fois et par leurs sarcasmes agoni ; d'ailleurs, la plupart d'entre eux ont déjà oublié qui je suis, ils ont rayé de leur mémoire depuis longtemps la trace de ma brève existence.
Seul mon pourvoyeur d'héroïne et de cocaïne me garde dans le coin droit de son cerveau ranci et il a juré de faire la peau de ma charmante épouse si elle ne payait pas ce que je lui devais encore.
Pour être plus précis, mon ex-charmante épouse, celle que j'ai préféré divorcer quand elle a sorti un couteau pour me couper les couilles et le zigouigoui !
Ensemble, nous avons conçu un petit garçon trisomique, atteint aussi de la maladie de chrome, sourd et muet, mais qui a tellement bon coeur ! Je le vois ici du coin de mon oeil rougi et plein de pus, caressant un bout de tissu. Il ne sait pas trop ce qui se passe, mais il est là, présent, toujours souriant. On lui changera la couche tout à l'heure.
Outre sa mère, il sera sous la garde de son parrain, mon ami Mike Ward.
Chanceux, il héritera de mon Buick 1962, d'une table bancale et d'une chaise en rotin trouée. Il prendra soin de Chaton, maintenant que je lui ai enseigné la différence entre caresser et étrangler.
Et qu'ai-je appris de la vie? Qu'est-ce que je laisse au monde?
Eh bien, je crois qu'il ne faut pas perdre de temps... En même temps, il y a un temps pour chaque chose. Il faut prendre le temps de faire les choses, le temps de vivre. Et quand le beau temps revient, c'est agréable de sortir à l'extérieur et de prendre du bon temps.
Bon, maintenant, c'est le temps de partir. Tant pis ou tant mieux : Adieuuuuuuuuuuu !
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