Chronique culturelle No 4788 : cinéma, Ardisson, etc.

Le thème de ce billet pourrait être comment la gauche sociétale tue toutes formes d'audace et de créativité à la télé, au cinéma.

1) Règles du cinéma dans une société marxiste culturelle : Le méchant est Blanc, Allemand ou Russe le plus souvent. Il peut y avoir d'autres nationalités, mais le méchant islamiste n'est plus acceptable.

La femme a un rôle dominant, "bad ass", plus macho que Kathrin Bigelow, parfaite : elle sait tout, elle est super intelligente (scientifque dans Interstellar, Contact) et elle est aussi forte qu'un homme (experte en arts martiaux). Souvent secondée d'un Noir.


Autres catégories parfaites et parées de toutes les qualités : les Amérindiens, les Mosselimes, les Indiens, tous ceux associés au tiers-monde.


Tous les films qui ont pour cadre le Moyen-Orient sont d'une incroyable complaisance avec la violence qu'on n'accepterait jamais en Occident. De façon plus ou moins subtile, le réalisateur ou le scénariste gauchistes les absolvent (je vérifie la conjugaison de ce verbe difficile!) ou relativisent la violence ou la révolte de ces populations colorées. En général, c'est toujours la faute des Occidentaux.


Le film Incendies de Denis Villeneuve dont le scénario est de Wajdi Mouawad, de Wikipédia : "Mais le bus est attaqué par des fanatiques chrétiens à la solde d'un chef politique, qui massacrent sauvagement les passagers musulmans, et Nawal ne doit son salut qu'à la croix qu'elle porte autour du cou. Arrivée à Deressa, elle découvre les ruines du camp de réfugiés, entièrement détruit par l'armée."

Oui, bien sûr, des fanatiques chrétiens qui attaquent les musulmans !

A beau mentir qui vient de loin.

 Tout cela est passé comme une lettre à la poste, la complexité de la situation libanaise échappant à la plupart des Québécois, qui sont soit trop ignorants ou qui s'en fichent comme de l'an quarante.


2) Tous les émissions de Theirry Luron sont maintenant disponibles sur YouTube par la chaîne Ina Arditube. 

Je pense que sa meilleure formule est "Paris Dernière" où il se promène en caméra subjective dans Paris, le soir, allant de bars en club, de cafés en restaurants, rencontrant au hasard ou pas des gens célèbres ou des inconnus. Ardisson est toujours très à l'aise et aussi sympathique avec le caissier d'un bar-tabac qu'avec le serveur d'un grand restaurant ou d'un grand hôtel (il commande presque toujours du champagne). Et il pouvait très bien se passer de Baffie. 

Dans un épisode, il n'est pas très bien accueilli dans une boîte plutôt rock ou l'assistance entame un "Ardisson, à poil". 

Il semblait apprécier les boîtes échangistes. Il est paradoxal. Marié (à l'époque) et père de trois enfant, catholique et monarchiste, qui aime la nuit et dont les mœurs ne sont pas celles d'un enfant de chœur.

Dans "93, Faubourg Saint-Honoré", il accueille chez lui (au quatrième!) pour un dîner des gens connus le plus souvent à partir d'un thème : le cinéma avec Chabrol, le Brésil, l'équipe de Charlie Hebdo (dont plusieurs ont été massacrés par les des disciples de l'islam), etc. Si vous désirez connaître l'ambiance d'un dîner parisien, c'est une bonne formule d'émission. La conversation ne brille pas toujours. Ça languit parfois, mais il y a de bons moments.

J'aime bien aussi "Lunettes Noires..." et "Bains de Minuit". Assez bizarrement, "Toute la ville en parle", plus proche de nous dans le temps n'est pas forcément le format d'émission le plus réussi. La société a changé et est devenue plus rigide, moins tolérante.

Ardisson lui-même doit adhérer aux diktats de la gauche bien-pensante , alors que fondamentalement il est de droite. C'est le prix à payer pour passer à la télé maintenant. La dissidence, la truculence et la provocation ne sont plus tolérées par les instances dirigeantes et l'opinion publique, les lobbys.

Il a maintenant 72 ans. Sans doute est-il fier, malgré tout, d'avoir créé ces émissions. Cependant, il aurait voulu devenir écrivain, mais le goût de la nuit et le goût de la fête ne se conjuguent pas bien avec la discipline que demande l'écriture. C'est un des thèmes de Proust dans "À la recherche du temps perdu" ; oui, le temps d'une vie passe comme un après-midi d'été et, pour inscrire son nom dans les archives de la renommée, cela demande un talent exceptionnel ou un travail de tous les instants. 

3) Si Dieu existe, il possède un grand sens de l’humour, un giga-sens de la relativité. Ce qui tourmente l’humanité aujourd’hui n’aura plus aucune importance dans mille ans. Dans dix mille ans, cette civilisation aura cessé d’exister, peut-être même qu’il n’en restera aucun vestige. Adieu Mozart et Bach. Adieu cathédrales. Adieu Vermeer. Adieu Raphael.

Adieu ces amours sublimes qui nous tourmentent le cœur. Adieu l’aube qui pointe pour annoncer les espoirs des jeunes amoureux…

Ou peut-être est-ce le contraire. Peut-être que tout restera gravé à jamais dans sa conscience éternelle et infinie.


(D'après Ozias Leduc, peintre Québécois.)






Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Los Americanos

De notre nature duelle, par Shri Ananda Levine

La Ferme des Murmures (nouvelle)