Je dévoile pour le Mois des Noirs (?), ma personnalité racisée préférée de tous les temps.

 Mais de qui parlez-vous? Dites-nous, on ne peut pas attendre ! Est-ce Normand Bratwaithe? Ou Boule Noire? Ou Philippe Phemiu?

Que nenni !

Ma personnalité racisée préférée de tous les temps est Jimi Hendrix.

C'est un chocolat mais il est mélangé avec du sang Cherokee, donc doublement victime de la société Blanche patriarcale.

Malgré tout, cela ne l'a pas empêché de devenir un héros de la musique blanche, soit le rock and roll qui, s'il a été créé par Chuck Berry, a vu son développement, pleinement conceptualisé par les groupes Anglais et Américains.

Ah ! Ils sont forts ces Européens ! Ils prennent une pierre brute et en font de multiples joyaux y ajoutant nuances, subtilités et raffinements.

C'est pourquoi on déteste le Blanc, il est trop fort.

Quoi qu'il en soit, il sait, il a su, le petit Blanc de la classe moyenne ou non, apprécier un Jimi Hendrix qui venait du soul, mais qui, avec l'influence du Swinging London, a parfaitement assimilé l'esprit du moment : le psychédélisme, l'influence des drogues, le nouvel esprit cool qui s'exprimait de toutes les façons parmi la jeunesse des Baby Boomers (musique, cinéma, vêtements).

On a fini d'ailleurs par reprocher à Hendrix de jouer pour les Blancs, de tourner le dos à sa "tribu", parce qu'il n'y a pas plus tribale que ces communautés qui n'acceptent pas la dissidence.

Miles Davis a tenté d'enseigner à Hendrix une suite savante d'accords modélisés, venue du jazz, auquel Hendrix n'y comprenait rien. Hendrix était un instinctif qui a maîtrisé son instrument en jouant continuellement.

Le mot organique, aussi vague soit-il, décrit bien la relation d'Hendrix avec sa guitare. C'est comme si celle-ci s'était greffée à son bassin, le manche devenant une sorte de méga-pénis musical que le grand Jimi avec ses doigts super longs faisaient crier d'extase. Le tout étant dirigé par son cerveau souvent plongé dans les délices (ou les cauchemars) du LSD. On l'entend bien dans Electric Lady Land, son chef-d'oeuvre qui est comme le début de la modernité dans la musique rock avec l'album des Beatles, Sgt Peppers, sortis la même année en 1967. Pink Floys allait arriver deux ans plus tard avec Ummaguma.

Oui, dans Electric Lady Land, notez ces ralentis, on se croirait dans un monde parallèle, puis après avoir été transporté de gauche à droite dans la dimensions stéréophonique (Hendrix adorait ces effets en vrais savants, en vrais chercheurs), le tout se termine dans un maelstrom de sons déformés ou wah-wahisés. On est stoned juste en l'écoutant.

Récupéré par la "communauté" noire racisée, Hendrix a créé de la bonne musique avec The Bands of Gipsys, dont son meilleur solo, le génial Machine Gun.

Mais un homme libre ne pouvait pas être récupéré par qui que ce soit. Peut-être qu'il ne savait plus vers où aller après The Band of Gipsys. On avait même parlé d'un super groupe avec Emerson, lake and Palmer  (genre de groupes artificiels qui me rend sceptique). Hendrix n'était pas ce genre de virtuose.

Par conséquent, le destin cruel ou, pour une fois, sachant quand intervenir a ramené le grand Hendrix au cosmos (il s'est étouffé dans son vomi après avoir pris de la drogue). Son dernier concert sur l'île de Wright a été affreux, bizarrement, comme si la fée électricité ne voulait plus répondre aux doigts magiques de notre héros.

Chez les "guitareux", il y a quelques grands noms et Hendrix revient toujours dans le top du top, avec Eddy Van Halen, Clapton, et d'autres dans des styles divers. Ce ne sont pas les bons guitaristes qui manquent, mais il n'y aura eu qu'un seul Hendrix.

Gloire à Jimi !



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