La poésie : genre dépassé, genre?
La poésie en France, en français, a atteint son apogée au dix-neuvième siècle. Certains diraient Baudelaire, d'autres Rimbauld, d'autres encore Lamartine ou Hugo.
Évidemment, il y a eu de grands poètes au vingtième siècle : Valéry, Mallarmé, Aragon et Éluard.
La chanson a pris le dessus comme genre, le genre des textes courts. On me dira que la chanson n'arrive jamais au niveau stylistique de la "vraie" poésie. C'est vrai dans la majorité des cas.
C'est surtout au début des années soixante, qu'on a eu une floraison de belles plumes. Félix Leclerc, Brassens et Trenet avaient pavé le chemin à Léo Ferré, Boris Vian, Moustaki, Brel.
Dans le monde anglophone, c'est Bob Dylan qui a fait entrer (ou sortir) la chanson des bluettes sentimentales (lui-même s'est inspiré des chansons engagées avant l'heure de Woody Gutrie). Les Beatles l'ont suivi et tous les chanteurs folks.
Leonard Cohen voulait avant tout être un poète, de même que Jim Morrison. Cependant, c'est la force de la musique de prendre par les tripes les auditeurs qui entrent ainsi dans le lyrisme des mots.
La musique est aussi de la poésie sans les mots et la poésie est de la musique dans le silence. Ils devaient se rencontrer et s'unir sur l'autel de nos systèmes de son. Cette synergie donne à chaque forme une nouvelle vie : elle a sorti la poésie de son obscurantisme et a permis à la chanson de gagner en respectabilité intellectuelle.
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