Histoire fantastique de plante
Le soleil brille gentiment.
Les pommiers fleurissent.Les lilas répandent leurs effluves qui sentent aussi bon qu'une salle de bains.
C'est le printemps.
Les enfants ont sorti leur bicyclette.
J'ai fait germer quelques nouvelles graines dans plusieurs pots. On voit poindre de petites pousses vertes qui ont vécu la terre qui les enterrait et
qui se dressent, défiant la gravité, comme de petits phallus
victorieux !
C'est presque mieux que d'avoir des enfants ! Au moins, ils ne te ressemblent pas. Je n'ai pas besoin d'un mini-moi pour flatter mon narcissisme.
Je comprends qu'un couple veuille se reproduire parce que sinon l'amour perd de sa force, tôt ou tard. S'il n'y a pas un projet unificateur, qu'est-ce
qui peut retenir deux personnes ensemble?
Le désir pathétique d'avoir quelqu'un qui nous rassure sur notre valeur intrinsèque?
L'acte pâmé de convulsions de deux corps en sueurs qui se donnent l'illusion de l'absolu et qui se voient vieillir à l'aune de ses rides?
Le couple pépère ne saurait être un projet pérennant.
Il vaut mieux parfois glander tout seul avec son gland et gicler dans les plantes comme je l'ai fait hier soir.
Pourquoi ai-je eu cette soudaine envie?
On dit que ce crachat est plein de substances nutritives .
Je le donne à l'univers, le substrat sous-quantique de la matière le transformera
en consciences... Ou pas.
Non, je déconne, j'ai bu.
*****
Non, je ne déconne pas. Je n'y croyais pas. Mais je dois me rendre à l'évidence. En quelques semaines, mon vit a créé de petites vies.
Dans le silence de la nuit, j'entendais une sorte de gémissement, très ténu :
"Daniel... Daniel..."
Puis je me suis rendormi, mêlant mes rêves aux ombres de l'obscurité cauchemardesque. "Je rêve", pensai-je.
Quand le jour s'est levé, j'ai arrosé mes plantes comme j'en ai pris l'habitude.
Je souriais intérieurement en pensant à mes lubies nocturnes.
*****
"Daniel... Daniel..."
Je prends une lampe de poche et je m'approche des plantes.
À chaque extrémité des tiges se dressent des bras et de petites têtes.
La vie a rencontré la fiction.
Je suis devenu papa.
Que voulaient-ils?
Ils avaient faim? Ils avaient soif?
Comment avaient-ils appris mon prénom?
Un peu bêtement, ne sachant que faire, je leur tapotai la tête affectueusement.
Cela les calma un moment et je retournai me coucher.
********
La nuit suivante, je me suis levé avec le corps en fête : je sortais d'un rêve avec une sirène. J'allai éructer mon énergie vitale pour le chœur
de mes plante : "Daniel! Daniel!" Curieusement, cela les calma.
La nourriture qui les avaient mis au monde était la nourriture qu'ils recherchaient.
À propos, étaient-ils mâles ou femelles?
En peu de temps, ils atteignirent leur maturité et maintenant j'en surprenais, la nuit, dans des ébats non-équivoques accompagnés de chants langoureux.
J'aurais pu avorter cette expérience contre nature, mais le génocide de ma progéniture heurtait mon sens moral.
Mon respect de la vie m'empêche, par exemple, de tuer les araignées qui se promènent parfois dans la salle de bains.
Mes enfants-plantes allaient grandir et profiter du soleil...
*****
Un épisode final allait ajouter encore à cet extraordinaire expérience.
Une nuit, je ressentis la suavité d'une bouche sur ma verge en érection er ce que je vis sur mon vit me stupéfia.
Une mini-femme-plante agrippait à mon sexe. Elle me suça délicieusement jusqu'à l'explosion.
C'était délicieux.
Puis elle grandit et grandit. Devint une belle femme.
Apprit à jouer du piano et devient une pianiste réputée.
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