Bande de dégueux... Du latin vulgaris, de vulgus, « foule, commun des hommes », « multitude ».

Alain était en train de se curer le nez, assis sur le bol des toilettes. Il avait été pris d'une diarrhée dès

le matin. Peut-être un virus. Au début, il croyait qu'il allait le vomir - le virus - puis s'était passé

comme ça en flots continus et pestilentiels.

Pourquoi Dieu s'acharnait-il à nous faire pousser des poils dans le nez et les oreilles? pensait-il.

Il n'y avait pas de réponses à ces questions à un certain niveau. Celui qu'il n'atteignait jamais, celui

des principes originels et des causes premières.

Cependant, il n'était pas fermé à la science, étudiant dans ce domaine, s'étant découvert sur le tard une
passion pour la physique.

En attendant de fouiller ce qu'on savait sur la biologie des poils, il chiait et se curait le nez, tout en

lisant un vieux Hara-Kiri.

Ses mucus nasaux, du latin mucus, avaient indéniablement un bon goût.

Il entendit entrer quelqu'un, c'était Line ou Sylvie, ses deux locataires qui étaient aussi ses cousines.

En l’occurrence, c’était Line, la grosse moche.

Elle cogna à la porte des toilettes :

- Dépêche-toi, j'ai mes règles, je dois changer de tampon !

Il avait fini de toute façon, tout en sachant qu'il allait y revenir dans dix minutes.

Il tira la chasse d'eau et la toilette se boucha, puis se mit à déborder. Beurk !

- Ça déborde !

Line ouvrit la porte et vit les dégâts.

- Ouache ! Ça pue !

- Ben, tu chies des fleurs, toi?

Avec des serviettes, ils firent de leur mieux pour éponger le tout.

La toilette semblait se déboucher.

Ils entendirent le voisin du dessous cogner parce que des gouttes brunes se formaient sur son plafond.

Line alla prendre sa douche et changea de tampon.

L'odeur de sa vulve se mêla à celle des excréments. Elle ouvrit la petite fenêtre pour aérer.

Elle eut la mauvaise idée de se débarrasser du tampon dans le bol de la toilette qui se reboucha.

"Never flush a tampoon", comme le chantait Zappa dans une chanson.

(Quoique ce n'était pas Zappa qui chantait cette chanson tirée de l'album "Sheik Yerbouti", celui où

il porte la coiffe saoudienne.)

Alain était contrarié car, comme il l'avait prévu, sa diarrhée l'avait repris presque aussitôt sorti des

toilettes.

- Merde ! C'était le cas de le dire. Où vais-je chier?

Il sortit dans la cour et avec un sac poubelle il s'installa sur une poubelle qui lui servit de

bol de toilette. Dans le noir, il crut apercevoir un rat.

Il n'avait pas pensé à prendre du papier cul.

Alors, il remonta sa culotte qui devint toute beurrée.

- Beurk, fit sa cousine. Tu pues la merde !

Toutefois, elle comprit la nature du problème et sympathisa.

Donc, Alain se nettoya le cul.

- Tu pourrais fermer la porte, au moins.

On n'était pas pudibond dans cette famille.

Le lendemain matin, Alain se sentit mieux du ventre, néanmoins épuisé. Il avait dû faire des allers

retours une bonne partie de la nuit.

Vers trois heures du matin, entre un aller et un retour dans la cour, il vit Sylvie qui rentrait. Elle

revenait d'une soirée entre amis.

Elle alla cogner à la porte de sa chambre.

Elle avait un peu bu et fumé de l'herbe. Cela la faisait mouiller.

Dans ces moments-là, Alain savait qu'il pouvait la prendre.

Cela le fit bander très dur.

Pour le provoquer encore plus, Sylvie se déshabilla. Elle avait un magnifique corps de brune et

aimait se la jouer naturelle en laissant pousser sa toison comme à la belle époque.

Elle le suça brièvement mais elle avait surtout envie de sentir sa queue bandée dans sa chatte

mouillée.

Quand il se retira, un peu de sperme se mêla aux poils de sa chatte.

Il en prit un peu pour le lui faire lécher. Elle était tellement gelée qu'elle n'avait plus de pudeur.

Line savait qu'ils couchaient parfois ensemble.

Oui, ils étaient cousins, mais c'était juste pour rassasier l'animal en eux.

Pour autant qu'ils n'aient pas d'enfant pour ne pas se retrouver avec des mongoloïdes.

Ce qui était probablement arrivé avec le frère de Line, un rejeton issu de la relation de sa mère avec

son grand-père incestueux.

Sa mère l'avait placé en foyer spécialisé.

Elle allait le voir de temps en temps. Il bavait le pauvre et passait sa journée à lancer des balles sur

les murs comme Jack Nicholoson dans Shining.

Parfois elle allait le chercher. Il aimait la voir nue. Elle le suçait un peu puis le pauvre revenait chez

les débiles.

Line et Alain ne couchaient pas ensemble, mais le mois dernier quand ils jouaient à "Action ou

Vérité", elle lui avait demandé de lui pisser dans la bouche.

Les trois étaient complètement ivres.

Il avait accepté. L'odeur de l'urine l'avait fait vomir, et l'odeur du vomi, des restes de spaghetti, avait

fait dégueuler les deux filles.

Sylvie lui avait lancé comme défi de la sodomiser, mais comme elle avait le problème des

végétariens des fruits qui fermentent, elle lâchait par intermittences une série de flatulences

malodorantes.

On lui avait dit quand elle était devenue végétarienne. Elle avait d'ailleurs vu un documentaire sur les

gorilles qui pétaient dans la brousse. Ils mangeaient aussi leurs excréments qui étaient tout verts.

Ce problème la gênait considérablement dans sa vie sentimentale.

- Si un homme t'aime vraiment, il va accepter ta différence explosive, lui avait dit Line pour la

rasséréner.

- Oui, tu as raison, lui avait répondu Sylvie. Toi, par exemple, tu es grosse et pourtant tu te trouves

des mecs assez facilement pour te lécher la moule.

- C'est vrai, répondit Line, le tatouage aide beaucoup, c'est une communauté qui partage

énormément. Il y a moins de préjugés.

Ensuite, elle lui avait montré son tatouage au-dessus des fesses : "Force de la nature", était-il écrit en

bleu mauve. Le tatouage semblait mal cicatrisé.

Il y en a un qui s'était infecté sur l'épaule. Il l'amenait à se gratter. Il s'était transformé en plaques

rouges.

Pendant longtemps, elle avait connu ces problèmes d’acné juvénile. C'était moins grave maintenant.

cependant son visage en avait gardé des traces.

- Objectivement, avait continué Sylvie, tu es une grosse moche avec ton gros ventre et tes bourrelets.

Pourtant, tu as plus de succès que moi.

- Eh ben, ne te gêne pas. Tu n'es pas la merveille du monde non plus !

Le ton était monté, s'était transformé en lutte gréco-romaine. Sylvie saigna du nez.

Heureusement, leur sens de la famille reprenait le dessus. Le surlendemain la vie continua comme

avant ou presque puisqu'un incident vint troubler la vie du trio.

Michael, un ancien ami de Line, un alcoolique fini, cogna un soir à leur appartement. Suite à un vol,

il était poursuivi par les policiers.

Il était armé. Les policiers avait cerné le quartier et lui ordonnait de se rendre.

Michael était armé et avait pris Sylvie en otage face à la fenêtre.Il la tenait par les seins.

Finalement, les policiers avaient rusé pour qu'il laisse son otage et avaient ouvert le feu. Le sang

avait giclé dans tout le salon.

Depuis ce jour, les trois locataires avaient tendance à boire et à fumer des joints tous les jours.

Mais qu'attendaient-ils de la vie? Prisonniers de cet amas de chair et de sang, de mucus et de poils,

ils vivotaient sans penser au lendemain...








 














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