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Affichage des articles du octobre, 2020

Vertige (fiction)

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  Je dois apprendre à voler. je dois apprendre à voler pour ne plus avoir le vertige. Tout cela a commencé quand nous habitions, quand j'étais enfant, au troisième étage. La sortie d'urgence avait un minuscule balcon et cela m'effrayait. Et si le balcon allait s'écrouler? Et si je manquais une marche? J'avais peur et attiré à la fois. La sortie principale donnait sur une grande galerie de bois dont l'extrémité vacillait. J'allais parfois au bout pour braver ma peur. Un jour, le proprio décida de la réparer et pendant un temps il n'y avait que le vide.  Mon frère, contrairement à moi, s'assoyait sur le bord de la rampe, bravant les hauteurs. Il y avait ce jour où nous avons pratiqué la sortie en urgence de l'école, comme s'il y avait le feu. Nous étions au quatrième étage. C'était vraiment haut et les escaliers de métal étaient étroites. Toute la classe s'était précipitée, excitée comme on est à cet âge, vers 10 ou 11 ans. Puis je devi...

Mercenaire (fiction)

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Avertissement   : Toutes ressemblances avec une personne connue ou inconnue, avec une situation réelle, sont une pure coïncidence. L'auteur décline toute responsabilité future où cette fiction trouverait son expression dans le monde réel. Ce texte est le jeu des permutations linguistiques qui relèvent des possibilités mathématiques inhérentes aux formes de langage de l'espèce humaine. Votre mission, si vous l'acceptez... Je l'acceptais parce que ce n'est pas tous les jours qu'on vous offre un milliard de francs suisses sur un compte à votre faux nom dans un paradis fiscal des Tropiques. Après avoir parcouru une longue route, les yeux bandés, dans un pays africain que je ne peux pas nommer, nous arrivâmes, après avoir monté une montagne, sur des routes de terre que j'imaginais sinueuses et périlleuses.  Un homme cagoulé, le chauffeur j'imagine, m'ôta le bandeau et j'eus devant moi une belle maison à deux étages. Il me fit entrer dans le vestibule ...

La maîtrise des codes

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  Préféreriez-vous un bonheur perpétuel ou être un cador des sciences, des arts, du domaine qui attise votre soif de la perfection? Si vous aimez la musique, être un pianiste virtuose. Si vous aimez les sciences, élaborer la théorie qui vous vaudrait le prix Nobel. Si vous aimez la course automobile, être un as de la Formule Un.  Autrement dit, posséder la maîtrise des codes de ces domaines, puisque chaque discipline demande un long apprentissage et un certain niveau intellectuel. La plupart du temps, cette maîtrise s'acquiert après de longues années et, pour rester au niveau, demande une discipline de tous les instants. Ce succès dans la carrière de votre prédilection est susceptible de vous amener de grandes satisfactions, la considération de vos pairs, de la joie dans votre vie intime (parce que le succès attire l'autre de votre choix). Cependant, ce bonheur est-il susceptible de se poursuivre jusqu'à la fin de votre vie? Ou va-t-il disparaître comme tout se dissout avec...

Chronique culturelle No 2399

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  Ce Soir ou Jamais est un charmant film que j'ai vu quand j'étions jeune et que je croyais encore à la vie. C'est-à-dire que j'étais curieux des choses de la vie, des gens, des cultures. Ce film est une comédie romantique qui est théâtrale : unité de temps, de lieu. Tout se passe dans le loft de Laurent, un affichiste qui met en scène un spectacle (un "show", comme il dit). La France non métissée du début des années soixante est comme un autre monde maintenant, un monde qui a un parfum de nostalgie. Non métissée? Bien sûr Anna Karina, au sommet de sa beauté, est Danoise, l'autre Italienne, Bedos vient de l'Algérie. Tous sont de culture européenne et caucasiens de morphologie. Le personnage de Martine est un peu appuyé, il rend mal à l'aise, mais, en même temps, n'est-ce pas le signe qu'il est percutant. La femme qui est encore amoureuse de l'homme qui l'a larguée, c'est touchant.  Ce soir ou jamais, on couche ou pas. Quelles é...