Littérature et confiture

  - Vous étiez bien à la maison le soir du 6 février à 21 heures? - Oui, Monsieur l'inspecteur. - Et vous pouvez le prouver? - Bien, je regardais le film "Citizen Kane" et à l'autre chaîne on passait un documentaire sur les gorilles en voie de disparition. - Et qu'avez-vous pensé de ce film? - C'est un classique, j'ai été impressionné. - Et le jeu d'Orson Welles, que pourriez-vous en dire? - On n'avait pas vu un acteur occuper l'écran de cette façon autrefois, son jeu naturel tranchait avec le style des acteurs de l'époque. - Et que diriez-vous de la direction photo? - Du beau travail. - Et ces gorilles?  - J'ai enregistré le documentaire. - Bien, pour un instant on a cru que vous étiez insensible à leur sort. Dernière question : et si vous deviez vous réincarner, vous aimeriez  revenir sous quelle forme animale? - Un papillon, ce serait bien. C'est joli et ça ne chie pas trop. - Ce sera tout pour l'instant, mais je vous ai à l...

  Tu te rappelles ce quatuor de Ravel? Les pizzicatos du second mouvement font penser à des oiseaux qui picotent, puis ils s'envolent en couple et se poursuivent d'arbre en arbre. Tu me demandais si je percevais toute cette beauté. Oui, mais elle reste extérieure à mon être profond comme si je n'en faisais pas partie. Je n'habite pas pleinement mon être ou plutôt je ne sais pas ce que je suis. Qui suis-je? demande le disciple au maître. Et le disciple attend toujours une réponse.  

 - Au Québec, on dirait de gars. Regardez les émissions de France, c'est souvent comme prendre des vacances de la rectitude nord-américaine. On peut voir présentement, période des Jeux Olympiques en Corée du Sud, un résumé des résultats et des compétitions qui nous vient de France 2 (Saint-Pierre et Miquelon). Ce sont d'excellents journalistes et commentateurs, à la fois légers et précis. L'animateur sait mettre à l'aise athlètes et commentateurs. Tout se fait dans la bonne humeur et la complicité. J'imagine la féministe québécoise lambda, celle qui regarde le Tout le monde en parle québécois, devant cette émission où il n'y a que des hommes (outre les athlètes féminines qui ont gagné une médaille) : "Sexisme! Machisme! - BOYSCLUB ! Dans la société matriarcale du Québec, on a cette perception que les hommes Français sont machos, alors qu'ils sont tout simplement normaux, bien dans leur peau, ne s'excusant pas d'être des hommes. Mais que faire qu...

  Pour célébrer mon anniversaire cette année, rien de compliqué. Les organisateurs ont loué une salle du Château Frontenac pour accueillir les discours officiels des personnalités politiques. Le premier ministre du Québec : "C'est tout le Québec qui célèbre aujourd'hui la mnaissance bénie de notre éminent citoyen..." Ensuite, la Gouverneure générale du Canada s'est exprimée en inuktitut et dont la subtance se résumait dans cette phrase : "La Vie est un miracle qui ne s'arrête jamais." C'est drôle, j'avais eu la veille la même réflexion en méditation tantrique. Après les discours d'éloges (vous me faites rougir!), nous sommes allés couper le gâteau au restaurant du Concorde. La fin de la soirée a été éblouissante : feux d'artifice, sauts en parachute, champagne. Et puis l'aéroport pour prendre un vol vers l'Argentine, histoire de danser le tango. Oui, c'est vrai, le miracle de la Vie ne s'arrête jamais.

  Qui sont les idoles? Quels sont les éléments qui les consacrent idoles? On peut aussi employer l'anglicisme "Stars". Le sociologue Edgar Morin y a consacré un essai sûrement brillant mais que je n'ai jamais lu. Peut-être arrive-t-il aux mêmes conclusions quand à la nature des idoles? Je pense qu'un artiste (tous ces termes sont idoines et représentent aussi bien un homme ou une femme) devient une idole quand sa personnalité devient aussi importante que l'oeuvre qui l'a fait connaître. On aime son art puis on s'interroge sur la personnalité du géniteur. À partir d'une certaine fascination, on ne distingue plus l'oeuvre de la personne. La personne idolâtrée ou admirée finit par incarner un idéal du moi comme dans l'amour. On excusera tous ses défauts, jusqu'à un certain point. Peut-être qu'un jour, ce sera le détail de trop et l'idole chutera de son piédestal et perdra son statut qui l'avait placé dans les hauteurs. De toute...

Un d ocumentaire youtubien sur les cinq dernières années de Bowie. Il a tout fait pour être célèbre, mais il n'aimait pas la célébrité (sa chanson "Fame" en duo avec John Lennon que l'on n'entend pas vraiment dans ce duo). Avant son premier succès, "Space Oddity", il était un chanteur folk qui s'accompagnait avec une guitare douze cordes. Cela a duré douze ans ! (Un an par corde !) Le temps de perfectionner son art. Il a aussi appris le mime (vous savez le mur imaginaire, marcher sur place, le clown un peu triste...). Date d’envoi de votre message : Aujourd’hui, à 06:05 J'aime bien son avant-dernier album, The Next day. Super son de la batterie. Il y a deux batteurs sur cet album. Date d’envoi de votre message : Aujourd’hui, à 06:06 Chanson nostalgique de sa période berlinoise, Where are they now. La nostalgie est terrible et inutile. Le temps n'existe pas de toute façon. "I don't know who I am", répète-t-il dans une chanson. Qu...